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furieuse… et qu’il faudra passer la nuit à côté d’elle…

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Triste et douloureux contraste !

Le matin, Adrienne s’était levée libre, souriante, heureuse, au milieu de toutes les merveilles du luxe et des arts, entourée des soins délicats et empressés de trois jeunes filles qui la servaient ;… dans sa généreuse et folle humeur, elle avait ménagé à un jeune prince indien, son parent, une surprise d’une magnificence splendide et féerique ; elle avait pris la plus noble résolution au sujet des deux orphelines ramenées par Dagobert… Dans son entretien avec madame de Saint-Dizier… elle s’était montrée tour à tour fière et sensible, mélancolique et gaie, ironique et grave… loyale et courageuse… Enfin si elle venait dans cette maison maudite, ça avait été pour demander la grâce d’un honnête et laborieux artisan…

Et le soir… mademoiselle de Cardoville, livrée par une trahison infâme aux mains grossières de deux ignobles gardiennes de folles, sentait ses membres délicats durement emprisonnés dans cet abominable vêtement des fous, appelé la camisole.

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