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maison ? Qu’est-ce qu’on leur fait donc ?…

— On leur fait ce qu’on vous fera si vous êtes méchante et si vous refusez de venir vous coucher, reprit la Gervaise.

— On leur met… ça, dit la Thomas en montrant l’objet qu’elle tenait sous son bras ; oui, on leur met la camisole

— Ah ! fit Adrienne en cachant son visage dans ses mains avec terreur.

Une révélation terrible venait de l’éclairer…

Enfin elle comprenait tout…

Après les vives émotions de la journée, ce dernier coup devait avoir une réaction terrible : la jeune fille se sentit défaillir ; ses mains retombèrent, son visage devint d’une effrayante pâleur, tout son corps trembla, et elle eut à peine la force de dire d’une voix éteinte en tombant à genoux, et désignant la camisole d’un regard terrifié :

— Oh ! non… par pitié, pas cela !… grâce… madame !… Je ferai… ce… que… vous voudrez…

Puis les forces lui manquant, elle s’affaissa sur elle-même, et, sans ces femmes, qui coururent à elle et la reçurent évanouie dans leurs bras, elle tombait sur le parquet.

— Un évanouissement, ça n’est pas dangereux…, dit la Thomas, portons-la sur son lit…