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l’ordonne, allez à l’instant me chercher une voiture… S’il n’y en a pas dans ce quartier, donnez-moi quelqu’un qui m’accompagne et me conduise chez moi, rue de Babylone, à l’hôtel Saint-Dizier. Je récompenserai généreusement cette personne, et vous aussi…

— Ah çà, aurons-nous bientôt fini ? dit la Thomas, à quoi bon nous dire tout ça ?

— Prenez garde, reprit Adrienne, qui voulait avoir recours à tous les moyens ; si vous me reteniez de force ici… ce serait bien grave… vous ne savez pas à quoi vous vous exposeriez !…

— Voulez-vous venir vous coucher, oui ou non ? dit la Gervaise d’un air impatient et dur.

— Écoutez, madame, reprit précipitamment Adrienne, laissez-moi sortir… et je vous donne à chacune deux mille francs… N’est-ce pas assez ? je vous en donne dix… vingt… ce que vous voudrez… je suis riche… mais que je sorte… mon Dieu !… que je sorte… je ne veux pas rester… j’ai peur ici, moi ! s’écria la malheureuse jeune fille avec un accent déchirant.

— Vingt mille francs… comme c’est ça ! dis donc, la Thomas !

— Laisse donc tranquille, Gervaise, c’est toujours leur même chanson à toutes…

— Eh bien ! puisque raisons, prières, menaces sont vaines, dit Adrienne puisant une