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Adrienne s’aperçut alors que le dossier de ce meuble était, comme celui des autres sièges, attaché à l’un des panneaux par deux petites pattes de fer.

Ne pouvant s’empêcher de sourire, elle se dit :

— Aurait-on assez peu de confiance dans l’homme d’État chez qui je suis, pour attacher les meubles aux murailles ?

Adrienne avait, pour ainsi dire, fait cette plaisanterie un peu forcée afin de lutter contre sa pénible préoccupation, qui augmentait de plus en plus, car le silence le plus profond, le plus morne, régnait dans cette demeure, où rien ne révélait le mouvement, l’activité qui entourent ordinairement un grand centre d’affaires.

Seulement, de temps à autre, la jeune fille entendait les violentes rafales du vent qui soufflait au dehors.

Plus d’un quart d’heure s’était passé, M. Baleinier ne revenait pas.

Dans son impatience inquiète, Adrienne voulut appeler quelqu’un afin de s’informer de M. Baleinier et du ministre ; elle leva les yeux pour chercher un cordon de sonnette aux côtés de la glace ; elle n’en vit pas ; mais elle s’aperçut que ce qu’elle avait pris jusqu’alors pour une glace, grâce à la demi-obscurité de cette