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quement le docteur, tout dépend du point de vue.

Adrienne était d’une ignorance si complète en matière de gouvernement constitutionnel et d’attributions administratives, elle avait une foi si aveugle dans le docteur, qu’elle ne douta pas un instant de ce qu’on lui disait

Aussi reprit-elle avec joie :

— Quel bonheur ! ainsi je pourrai, en allant chercher ensuite les filles du maréchal Simon, rassurer la pauvre mère de l’ouvrier qui est peut-être à cette heure dans de cruelles angoisses en ne voyant pas rentrer son fils !

— Oui, vous aurez ce plaisir, dit M. Baleinier en souriant, car nous allons solliciter, intriguer de telle sorte qu’il faudra bien que la bonne mère apprenne par vous la mise en liberté de ce brave garçon, avant de savoir qu’il avait été arrêté.

— Que de bonté, que d’obligeance de votre part ! dit Adrienne. En vérité, s’il ne s’agissait pas de motifs aussi graves, j’aurais honte de vous faire perdre un temps si précieux, mon cher M. Baleinier ;… mais je connais votre cœur…

— Vous prouver mon profond dévouement, mon sincère attachement, je n’ai pas d’autre désir, dit le docteur en aspirant une prise de tabac.