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quence du cœur que vous possédez si bien…

— Savez-vous pourquoi, mon cher M. Baleinier, j’ai pris cette résolution, peut-être étrange, de vous prier de me conduire, moi, jeune fille, chez ce ministre ?

— Mais… pour recommander d’une manière plus pressante encore votre protégé ?

— Oui… et aussi pour couper court par une démarche éclatante aux calomnies que ma tante ne va pas manquer de répandre… et qu’elle a déjà, vous l’avez vu, fait inscrire au procès-verbal de ce commissaire de police… J’ai donc préféré m’adresser franchement, hautement, à un homme placé dans une position éminente… Je lui dirai ce qui est, et il me croira, parce que la vérité a un accent auquel on ne se trompe pas.

— Tout ceci, ma chère demoiselle Adrienne, est sagement, parfaitement raisonné. Vous ferez, comme on dit, d’une pierre deux coups… ou plutôt vous retirerez d’une bonne action deux actes de justice ;… vous détruirez d’avance de dangereuses calomnies, et vous ferez rendre la liberté à un digne garçon.

— Allons ! dit en riant Adrienne, voici ma gaieté qui me revient… grâce à cette heureuse perspective.

— Mon Dieu, dans la vie, reprit philosophi-