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trop brillante, trop belle… trop harmonieuse ;… mais vous le savez, je me résigne à mes défauts…

— Allons, allons, je suis plus tranquille, dit le docteur gaiement, vous souriez… c’est bon signe…

— Souvent, c’est le plus sage… et pourtant… le devrais-je, après les menaces que ma tante vient de me faire ? Pourtant, que peut-elle ? quelle était la signification de cette espèce de conseil de famille ? Sérieusement, a-t-elle pu croire que l’avis d’un M. d’Aigrigny, d’un M. Tripeaud pût m’influencer ?… Et puis, elle a parlé de mesures rigoureuses… Quelles mesures peut-elle prendre ?… le savez-vous ?…

— Je crois, entre nous, que la princesse a voulu seulement vous effrayer… et qu’elle compte agir sur vous par persuasion… Elle a l’inconvénient de se croire une mère de l’Église, et elle rêve votre conversion, dit malicieusement le docteur qui alors voulait surtout rassurer à tout prix Adrienne ; mais ne pensons plus à cela… il faut que vos beaux yeux brillent de leur éclat pour séduire, pour fasciner le ministre que nous allons voir…

— Vous avez raison, mon cher docteur… on devrait toujours fuir le chagrin, car un de ses moindres désagréments est de vous faire