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s’apercevoir des différents signes échangés entre la princesse, le docteur et l’abbé, signes qui d’ailleurs eussent été pour elle incompréhensibles.

Madame de Saint-Dizier, ne voulant pas cependant paraître céder trop facilement à l’observation du marquis, reprit :

— Quoique M. le docteur me semble avoir été d’une grande indulgence pour mademoiselle, je ne verrais peut-être pas d’inconvénient à la lui confier… Pourtant… je ne voudrais pas laisser établir un pareil précédent, car d’aujourd’hui mademoiselle ne doit avoir d’autre volonté que la mienne.

— Madame la princesse, dit gravement le médecin, feignant d’être un peu choqué des paroles de madame de Saint-Dizier, je ne crois pas avoir été indulgent pour mademoiselle, mais juste… Je suis à ses ordres pour la conduire chez le ministre, si elle le désire ; j’ignore ce qu’elle veut solliciter, mais je la crois incapable d’abuser de la confiance que j’ai en elle, et de me faire appuyer une recommandation imméritée.

Adrienne, émue, tendit cordialement la main au docteur, et lui dit :

— Soyez tranquille, mon digne ami… vous me saurez gré de la démarche que je vous fais