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L’abbé d’Aigrigny, le front appuyé sur sa main, restait pour ainsi dire étranger à cette scène, effrayé qu’il était des suites qu’allait avoir l’entrevue de mademoiselle de Cardoville avec les filles du maréchal Simon, car il ne fallait pas songer à empêcher matériellement Adrienne de sortir ce soir-là.

Madame de Saint-Dizier reprit :

— Le fait qui avait si cruellement scandalisé le commissaire n’est rien encore… auprès de ce qui me reste à vous apprendre, messieurs… Nous avons donc parcouru le pavillon dans tous les sens sans trouver personne… nous allions quitter la chambre à coucher de mademoiselle, car nous avions visité cette pièce en dernier lieu, lorsque madame Grivois me fit remarquer que l’une des moulures dorées d’une fausse porte ne rejoignait pas hermétiquement ;… nous attirons l’attention du magistrat sur cette singularité ;… ses agents examinent… cherchent ;… un panneau glisse sur lui-même… et alors… savez-vous ce que l’on découvre ?… non… non, cela est tellement odieux, tellement révoltant… que je n’oserai jamais…

— Eh bien ! j’oserai, moi, madame, dit résolument Adrienne, qui vit avec un profond chagrin la retraite d’Agricol découverte ; j’épargnerai, madame, à votre candeur le récit de