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son joli pied, Adrienne attacha sur sa tante un coup d’œil assuré.

La princesse voulut alors distiller goutte à goutte le venin dont elle était gonflée, et faire souffrir sa victime le plus longtemps possible, certaine qu’elle ne lui échapperait pas.

— Messieurs, dit madame de Saint-Dizier d’une voix contenue, voici ce qui vient de se passer… On m’a avertie que le commissaire de police désirait me parler ; je me suis rendue auprès de ce magistrat ; il s’est excusé d’un air peiné du devoir qu’il avait à remplir. Un homme, sous le coup d’un mandat d’amener, avait été vu entrant dans le pavillon du jardin…

Adrienne tressaillit ; plus de doute, il s’agissait d’Agricol.

Mais elle redevint impassible en songeant à la sûreté de la cachette où elle l’avait fait conduire.

— Le magistrat, continua la princesse, me demanda de procéder à la recherche de cet homme, soit dans l’hôtel, soit dans le pavillon. C’était son droit. Je le priai de commencer par le pavillon et je l’accompagnai… Malgré la conduite inqualifiable de mademoiselle, il ne me vint pas un moment à la pensée, je l’avoue, de croire qu’elle fût mêlée en quelque chose à