Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui, maître…, dit le géant un peu consolé du retard de son souper par l’espérance de gagner dix florins.

— Dans ce réchaud tu mettras rougir cette tige d’acier, ajouta le Prophète.

— Oui, maître.

— Tu l’y laisseras, tu iras chez le bourgmestre, et tu reviendras m’attendre ici.

— Oui, maître.

— Tu entretiendras toujours le feu du fourneau.

— Oui, maître.

Morok fit un pas pour sortir ; puis, se ravisant :

— Tu dis que le vieux bonhomme est occupé à savonner sous le porche ?

— Oui, maître.

— N’oublie rien, la tige d’acier au feu, le bourgmestre, et reviens ici attendre mes ordres.

Ce disant, le Prophète descendit du grenier par la trappe et disparut.