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taille ; oui, car dans une heure, je livre une bataille, une grande bataille, à ma chère dévote de tante. Heureusement l’audace et le courage ne me manquent pas, et je grille d’engager l’action avec cette austère princesse.

« Adieu, mille bons souvenirs de cœur à votre excellente femme. Si je parle d’elle ici, entendez-vous, d’elle si justement respectée, c’est pour vous rassurer encore sur les suites de cet enlèvement à mon profit d’un charmant prince, car il faut bien finir par où j’aurais dû commencer et vous avouer qu’il est charmant.

« Encore adieu… »

Puis s’adressant à Georgette :

— As-tu écrit, petite ?

— Oui, mademoiselle…

— Ah !… ajoute en post-scriptum :

« Je vous envoie un crédit à vue sur mon banquier pour toutes ces dépenses ; ne ménagez rien… vous savez que je suis assez grand seigneur… (il faut bien me servir de cette expression masculine, puisque vous vous êtes exclusivement approprié, tyrans que vous êtes, ce terme significatif d’une noble générosité). »

— Maintenant, Georgette, dit Adrienne, apporte-moi une feuille de papier, et cette lettre, que je la signe.