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me l’a écrit son compatriote : le prince Djalma, fils de Kadja-Sing, roi de Mundi. »

Djalma ! dit vivement Adrienne en paraissant rassembler ses souvenirs ; Kajda-Sing ! … oui… c’est cela… voici bien les noms que mon père m’a souvent répétés… en me disant qu’il n’y avait rien de plus chevaleresque, de plus héroïque au monde que ce vieux roi indien, notre parent par alliance ;… le fils n’a pas dérogé, à ce qu’il paraît. Oui, Djalma… Kadja-Sing… encore une fois, c’est cela ; ces noms ne sont pas si communs, dit-elle en souriant, qu’on puisse les oublier ou les confondre avec d’autres… Ainsi Djalma est mon cousin. Il est brave et bon, jeune et charmant… Il n’a surtout jamais porté l’affreux habit européen… et il est dénué de toutes ressources ! C’est ravissant… c’est trop de bonheur à la fois… Vite… vite… improvisons un joli conte de fées… dont ce beau prince Chéri sera le héros… Pauvre oiseau d’or et d’azur égaré dans nos tristes climats ! qu’il trouve au moins ici quelque chose qui lui rappelle son pays de lumière et de parfum.

Puis s’adressant à une de ses femmes :

— Georgette, prends du papier et écris, mon enfant.

La jeune fille alla vers la table de bois doré