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bruyère, où étaient plantées des lianes grimpantes qui, dirigées autour de la glace dépolie, formaient une épaisse guirlande de feuilles et de fleurs.

Une tenture de damas grenat, nuancée d’arabesques d’un ton plus clair, couvrait les murs ; un épais tapis de pareille couleur s’étendait sur le plancher. Ce fond sombre, pour ainsi dire neutre, faisait merveilleusement valoir toutes les nuances des ajustements.

Au-dessous de la fenêtre, exposée au midi, se trouvait la toilette d’Adrienne, véritable chef-d’œuvre d’orfèvrerie.

Sur une large tablette de lapis-lazuli, on voyait épars des boîtes de vermeil au couvercle précieusement émaillé, des flacons de cristal de roche, et d’autres ustensiles de toilette, en nacre, en écaille et en ivoire, incrustés d’ornements en or, d’un goût merveilleux ; deux grandes figures modelées avec une pureté antique supportaient un miroir ovale à pivot, qui avait pour bordure, au lieu d’un cadre curieusement fouillé et ciselé, une fraîche guirlande de fleurs naturelles chaque jour renouvelée comme un bouquet de bal.

Deux énormes vases du Japon, bleus, pourpre et or, de trois pieds de diamètre, placés sur le tapis de chaque côté de la toilette, et remplis