de frayeur sur une lettre qu’elle tenait à la main ; cette lettre, arrivée dans la soirée par la poste, avait été déposée par le portier-teinturier sur la table de la Mayeux, pendant que celle-ci assistait à l’entrevue de Dagobert et de sa famille.
Au bout de quelques instants la jeune fille entendit ouvrir doucement une porte, très-voisine de la sienne.
— Enfin… le voilà ! s’écria-t-elle.
En effet, Agricol entra.
— J’attendais que mon père fût endormi, dit à voix basse le forgeron dont la physionomie révélait plus de curiosité que d’inquiétude ; qu’est-ce qu’il y a donc, ma bonne Mayeux ? comme ta figure est altérée !… tu pleures, que se passe-t-il ? de quel danger veux-tu me parler ?
— Tiens… lis…, lui dit la Mayeux d’une voix tremblante en lui présentant précipitamment une lettre ouverte.
Agricol s’approcha de la lumière et lut ce qui suit :
Une personne qui ne peut se faire connaître, mais qui sait l’intérêt fraternel que vous portez à Agricol Baudoin, vous prévient que ce jeune et honnête ouvrier sera probablement arrêté dans la journée de demain…