Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/530

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous en aurons à vous raconter pour quinze jours ; et entre autres, comment nous avons rencontré Gabriel… Tout ce que je peux vous dire… c’est que dans son genre… il vaut mon garçon… (je ne peux pas me lasser de dire mon garçon) et qu’ils sont bien dignes de s’aimer comme des frères… Brave… brave femme ! ajouta Dagobert avec émotion, c’est beau, va… ce que tu as fait là, toi déjà si pauvre, recueillir ce malheureux enfant, l’élever avec le tien…

— Mon ami, ne parle donc pas ainsi, c’est si simple.

— Tu as raison, mais je te revaudrai ça plus tard ; c’est sur ton compte… En attendant, tu le verras certainement demain dans la matinée…

— Bon frère !… aussi arrivé !… s’écria le forgeron. Et que l’on dise après cela qu’il n’y a pas de jours marqués pour le bonheur !… Et comment l’avez-vous rencontré, mon père ?

— Comment, vous ?… toujours vous ?… Ah çà… dis donc, mon garçon, est-ce que parce que tu fais des chansons tu te crois trop gros seigneur pour me tutoyer ?

— Mon père…

— C’est qu’il va falloir que tu m’en dises fièrement des tu et des toi pour que je rattrape