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mener de long en large devant la porte de l’allée du numéro 5.

Si l’extérieur de ces demeures était repoussant, rien ne saurait donner une idée de leur intérieur lugubre, nauséabond ; la maison du numéro 5 était surtout dans un état de délabrement et de malpropreté affreux à voir…

L’eau qui suintait des murailles ruisselait dans l’escalier sombre et boueux ; au second étage, on avait mis sur l’étroit palier quelques brassées de paille pour que l’on pût s’y essuyer les pieds ; mais cette paille, changée en fumier, augmentait encore cette odeur écœurante, inexprimable, qui résulte du manque d’air, de l’humidité et des putrides exhalaisons des plombs, car quelques rares ouvertures, pratiquées dans la cage de l’escalier, y jetaient à peine quelques lueurs d’une lumière blafarde.

Dans ce quartier, l’un des plus populeux de Paris, ces maisons sordides, froides, malsaines, sont généralement habitées par la classe ouvrière qui y vit entassée.

La demeure dont nous parlons était de ce nombre.

Un teinturier occupait le rez-de-chaussée ; les exhalaisons délétères de son officine augmentaient encore la fétidité de cette masure. De petits ménages d’artisans, quelques ouvriers