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— Allons… soit… J’ai été soldat, je sais ce que c’est que la subordination, dit Dagobert vivement contrarié ; il faut faire contre fortune bon cœur. Ainsi, à après-demain matin… rue Brise-Miche, mon garçon ; car je serai à Paris demain soir, m’assure-t-on, et nous partons tout à l’heure. Dis donc, il paraît qu’il y a aussi une crâne discipline chez vous ?

— Oui… elle est grande, elle est sévère, répondit Gabriel en tressaillant et en étouffant un soupir.

— Allons… embrasse-moi… et à bientôt… Après tout, vingt-quatre heures sont bientôt passées.

— Adieu… adieu…, répondit le missionnaire d’une voix émue en répondant à l’étreinte du vétéran.

— Adieu, Gabriel…, ajoutèrent les orphelines en soupirant aussi et les larmes aux yeux.

— Adieu, mes sœurs…, dit Gabriel.

Et il sortit avec Rodin, qui n’avait perdu ni un mot ni un incident de cette scène.

Deux heures après, Dagobert et les deux orphelines avaient quitté le château pour se rendre à Paris, ignorant que Djalma restait à Cardoville, étant trop blessé pour pouvoir partir encore.

Le métis Faringhea demeura auprès du jeune