tendaient plus avancées que moi ; elles me répétaient toujours :
« — Mais c’est l’archange qui est venu à notre secours… Dagobert ; c’est l’archange, vois-tu, toi qui disais que tu aimais autant Rabat-Joie pour nous défendre… »
— Gabriel… je vous attends… dit une voix brève qui fit tressaillir le missionnaire.
Lui, Dagobert et les orphelines tournèrent vivement la tête…
Rabat-Joie gronda sourdement.
C’était M. Rodin ; il se tenait debout à l’entrée d’une porte ouvrant sur un corridor. Les traits étaient calmes, impassibles ; il jeta un regard rapide et perçant sur le soldat et les deux sœurs.
— Qu’est-ce que cet homme-là ? dit Dagobert, tout d’abord très peu prévenu en faveur de M. Rodin, auquel il trouvait, avec raison, une physionomie singulièrement repoussante ; que diable te veut-il ?
— Je pars avec lui, dit Gabriel avec une expression de regret et de contrainte.
Puis se tournant vers Rodin :
— Mille pardons, me voici dans l’instant.
— Comment ! tu pars, dit Dagobert stupéfait, au moment où nous nous retrouvons ?… Non, pardieu !… tu ne partiras pas… J’ai trop