Puis s’adressant à Gabriel, le soldat ajouta avec effusion :
— Ta main… encore ta main, mon intrépide enfant… Ma foi, tant pis, je te dis : Toi… puisque mon Agricol est ton frère…
— Ah !… monsieur… que de bonté !…
— C’est ça… tu vas me remercier… après tout ce que nous te devons.
— Et ma mère adoptive, est-elle instruite de votre arrivée ? dit Gabriel pour échapper aux louanges du soldat.
— Je lui ai écrit, il y a cinq mois, mais que je venais seul… et pour cause… Je te dirai cela plus tard… Elle demeure toujours rue Brise-Miche ? c’est là que mon Agricol est né.
— Elle y demeure toujours.
— En ce cas, elle aura reçu ma lettre ; j’aurais voulu lui écrire de la prison de Leipzig, mais impossible.
— De prison, vous sortez de prison ?
— Oui, j’arrive d’Allemagne par l’Elbe et par Hambourg, et je serais encore à Leipzig sans un événement qui me ferait croire au diable… Mais au bon diable…
— Que voulez-vous dire ? expliquez-vous…
— Ça me serait difficile, car je ne puis pas me l’expliquer à moi-même… Ces petites filles (et il montra Rose et Blanche en souriant) se pré-