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pliquerai plus au long si mon projet réussit, ce que je vais savoir, car Mahal sera ici tout à l’heure.

« En attendant que je ferme les dépêches, qui partiront demain pour l’Europe par le Ruyter, où j’ai retenu le passage de Mahal le contrebandier, en cas de réussite, j’ouvre une parenthèse au sujet d’une affaire assez importante.

« Dans ma dernière lettre, où je vous annonçais la mort du père de Djalma et l’incarcération de celui-ci par les Anglais, je demandais des renseignements sur la solvabilité de M. le baron Tripeaud, banquier et manufacturier à Paris, qui a une succursale de sa maison à Calcutta. Maintenant ces renseignements deviennent inutiles si ce que l’on vient de m’apprendre est malheureusement vrai, ce sera à vous d’agir selon les circonstances.

« Sa maison de Calcutta nous doit, à moi et à notre collègue de Pondichéry, des sommes assez considérables, et l’on dit M. Tripeaud dans des affaires fort dangereusement embarrassées, ayant voulu monter une fabrique pour ruiner, par une concurrence implacable, un établissement immense, depuis longtemps fondé par M. François Hardy, très-grand industriel. On m’assure que M. Tripeaud a déjà enfoui et perdu dans cette entreprise de grands capitaux ;