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n’a pas d’étriers ; son pied, petit et étroit, est chaussé d’une sandale de maroquin rouge.

La fougue de ses pensées, tour à tour impérieuse et contenue, s’exprimait pour ainsi dire par l’allure qu’il imposait à sa cavale ; allure tantôt hardie, précipitée, comme l’imagination qui s’emporte sans frein ; tantôt calme, mesurée, comme la réflexion qui succède à une folle vision.

Dans cette course bizarre, ses moindres mouvements étaient remplis d’une grâce fière, indépendante et un peu sauvage.

Djalma, dépossédé du territoire paternel par les Anglais, et d’abord incarcéré par eux comme prisonnier d’État après la mort de son père, tué les armes à la main (ainsi que M. Josué Van Dael l’avait écrit de Batavia à M. Rodin), a été ensuite mis en liberté.

Abandonnant alors l’Inde continentale, accompagné du général Simon qui n’avait pas quitté les abords de la prison du fils de son ancien ami, le roi Kadja-Sing, le jeune Indien est venu à Batavia, lieu de naissance de sa mère, pour y recueillir le modeste héritage de ses aïeux maternels.

Dans cet héritage, si longtemps dédaigné ou oublié par son père, se sont trouvés des papiers importants et la médaille, en tout sem-