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Cette lumière étrange donnait à tous les objets des reflets bizarres ; on pourrait en avoir une idée en s’imaginant l’aspect d’un paysage que l’on regarderait au travers d’un vitrail couleur de cuivre.

Dans ces climats, ce phénomène, joint au redoublement d’une chaleur torride, annonce toujours l’approche d’un orage.

On sentait de temps à autre une fugitive odeur sulfureuse… Alors les feuilles, légèrement agitées par des courants électriques, frissonnaient sur leurs tiges… puis tout retombait dans un silence, dans une immobilité morne.

La pesanteur de cette atmosphère brûlante, saturée d’âcres parfums, devenait presque intolérable ; de grosses gouttes de sueur perlaient le front de Djalma, toujours plongé dans un sommeil énervant… Pour lui, ce n’était plus du repos, c’était un accablement pénible.

L’étrangleur se glissa comme un reptile le long des parois de l’ajoupa, et en rampant à plat ventre arriva jusqu’à la natte de Djalma, auprès duquel il se blottit d’abord en s’aplatissant, afin d’occuper le moins de place possible.

Alors commença une scène effrayante, en raison du mystère et du profond silence qui l’entouraient.