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en dedans), que si l’on eût tenté de l’entre-bâiller, il aurait été réveillé à l’instant même.

L’étrangleur, le corps toujours caché par l’arbre, voulant examiner attentivement l’intérieur de la cabane, se pencha davantage, et, pour se donner un point d’appui, posa légèrement sa main sur le rebord de l’ouverture qui servait de fenêtre ; ce mouvement ébranla la grande fleur du cactus, au fond de laquelle était logé le petit serpent ; il s’élança et s’enroula rapidement autour du poignet de l’étrangleur.

Soit douleur, soit surprise, celui-ci jeta un léger cri… mais en se retirant brusquement en arrière, toujours cramponné au tronc d’arbre, il s’aperçut que Djalma avait fait un mouvement…

En effet, le jeune Indien, conservant sa pose nonchalante, ouvrit à demi les yeux, tourna la tête du côté de la petite fenêtre, et une aspiration profonde souleva sa poitrine, car la chaleur concentrée sous cette épaisse voûte de verdure humide était intolérable.

À peine Djalma eut-il remué, qu’à l’instant retentit derrière l’arbre ce glapissement bref, sonore, aigu, que jette l’oiseau de paradis lorsqu’il prend son vol, cri à peu près semblable à celui du faisan…

Ce cri se répéta bientôt, mais en s’affaiblis-