paterne, en hochant la tête ; puis il répondit en aggravant encore le jeu de mots :
— Eh… eh… eh ! vous avez raison, le Prophète aura mal prophétisé… Vous ne lui payerez aucune indemnité ; je regarde les torts comme égaux, et les dommages comme compensés… Il a été blessé, votre cheval a été tué, partant vous êtes quittes.
— Et alors, combien croyez-vous qu’il me redoive ? demanda le soldat avec une étrange naïveté.
— Comment ?
— Oui, M. le bourgmestre… quelle somme est-ce qu’il me payera ?
— Quelle somme ?
— Oui ; mais avant de la fixer, je dois vous avertir d’une chose, M. le bourgmestre : je crois être dans mon droit en n’employant pas tout l’argent à l’acquisition d’un cheval… Je suis sûr qu’aux environs de Leipzig je trouverai une bête à bon marché chez les paysans… Je vous avouerai même, entre nous, qu’à la rigueur, si je trouvais un bon petit âne… je n’y mettrais pas d’amour-propre… J’aimerais mieux cela ; car, voyez-vous, après ce pauvre Jovial, la compagnie d’un autre cheval me serait pénible… Aussi je dois vous…
— Ah çà ! s’écria le bourgmestre en interrom-