Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— La pique et la couverture ! répéta le Prophète d’une voix impérieuse.

Pendant que Goliath, jurant entre ses dents, exécutait ses ordres, Morok alla entr’ouvrir la grande porte du hangar, regarda dans la cour et écouta de nouveau.

— Voici la pique de frêne et la couverture, dit le géant en redescendant de l’échelle avec ces objets. Maintenant, que faut-il faire ?

— Retourne au cellier, remonte près de la fenêtre, et quand le vieillard sortira précipitamment de la chambre…

— Qui le fera sortir ?

— Il sortira… que t’importe ?

— Après ?

— Tu m’as dit que la lampe était près de la croisée ?

— Tout près… sur la table, à côté du sac.

— Dès que le vieux quittera la chambre, pousse la fenêtre, fais tomber la lampe, et si tu accomplis prestement et adroitement ce qui te restera à exécuter… les dix florins sont à toi… Tu te rappelles bien tout ?…

— Oui, oui.

— Les petites filles seront si épouvantées du bruit et de l’obscurité, qu’elles resteront muettes de terreur.