Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— N’est-ce pas… tu ne gronderas pas tes enfants ? ajouta Blanche d’une voix non moins caressante.

— Accordé, répondit gravement Dagobert, vu que je ne saurais trop comment m’y prendre ;… mais pourquoi vous gronder ?

— Parce que nous aurions peut-être dû te dire plus tôt ce que nous allons t’apprendre…

— Écoutez, mes enfants, répondit sentencieusement Dagobert, après avoir un instant réfléchi sur ce cas de conscience, de deux choses l’une : ou vous avez eu raison, ou vous avez eu tort de me cacher quelque chose… Si vous avez eu raison, c’est très-bien ; si vous avez eu tort, c’est fait ; ainsi maintenant n’en parlons plus. Allez, je suis tout oreilles.

Complètement rassurée par cette lumineuse décision, Rose reprit en échangeant un sourire avec sa sœur :

— Figure-toi, Dagobert, que voilà deux nuits de suite que nous avons une visite…

— Une visite !

Et le soldat se redressa brusquement sur sa chaise.

— Oui, une visite charmante… car il est blond.

— Comment diable, il est blond ! s’écria Dagobert avec un soubresaut.