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qu’elle meure sur le sein de sa mère que de mourir un jour, comme moi, de misère, de honte et de chagrin ! Orpheline et pauvre, son sort serait aussi affreux que le mien ! Et pourtant, moi j’avais un père et une mère adorés. Mon éducation avait été brillante ; j’avais toujours vécu, sinon dans le luxe, du moins dans l’aisance ; mon cœur était bon, mon âme pure. Vous le savez, Maria, mon seul crime a été de croire à la sainteté d’un serment juré au chevet de ma mère mourante, lorsque sa main déjà glacée mettait dans la mienne la main de celui que j’ai tant aimé… Mon seul crime a été de croire que dès lors je lui appartenais devant Dieu et devant les hommes ; ma confiance dans son honneur m’a perdue. Que le ciel lui pardonne !