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je me suis sauvé de la boutique. Au bout de je ne sais combien de temps, je suis revenu à moi. J’avais tant marché que j’étais éreinté. Je suis entré dans un café pour me reposer ; le garçon m’a demandé si je voulais un petit verre d’eau-de-vie ; j’ai accepté machinalement. Alors, sans doute, l’agitation où j’étais et mon peu d’habitude de boire de cette liqueur en ont doublé l’effet, car, au premier petit verre, ma tête s’est troublée, je me souvenais à peine de ce qui s’était passé dans la journée. J’ai trouvé cela bon, d’oublier… Aussi, afin d’oublier tout à fait, j’ai bu un second, un troisième verre, peut-être davantage, car j’ai fini par être si complètement ivre, que le maître du café a eu pitié de moi : il m’a fait faire un lit dans son arrière-boutique, où j’ai passé la nuit. Quand