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cherché à le perdre dans l’esprit du prince de Morsenne, son seul protecteur. En apprenant ces perfidies par un tiers digne de foi, jugez de la douleur d’Anatole, qui avait toujours conservé pour vous la plus vive amitié ! Jugez aussi de ce que j’ai dû ressentir, moi qui savais son inaltérable attachement pour vous ! De ce moment, loin de songer à vous confier mes projets et ceux d’Anatole, je me suis crue en droit d’être envers vous d’une réserve glaciale et de rompre enfin des relations autrefois si cordiales.

Après m’avoir écouté sans m’interrompre, M. Bonaquet a repris avec une émotion si vraie, si douloureuse, qu’elle vous eût convaincu comme moi :

— On m’a calomnié auprès d’Anatole d’une