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ce lieu longtemps habité par vous, seul avec votre amour, disiez-vous. J’ai compris cette fantaisie du cœur, mon Anatole ; j’aurais aussi beaucoup aimé à vous faire connaître tous les endroits où j’ai vécu si heureuse avec ma tendre et pauvre mère. Ne dirait-on pas que la connaissance des lieux habités par les objets de nos affections nous initie plus avant encore à leur existence passée, dont nous voudrions nous emparer aussi, comme si le présent et l’avenir ne nous suffisaient pas !

Je vous ai donc accompagné, ce soir-là, dans cette demeure, comme je vous eusse accompagné partout. Ne suis-je pas libre ? ne suis-je pas à vous ? ne suis-je pas votre femme, oui, votre femme devant Dieu, de-