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N’y crois pas ; non, non, ne crois pas un mot de toutes ces détestables maximes : elles n’étaient sans aucun doute qu’un jeu de mon esprit, et je les désavoue. Ne crois pas surtout à cette indifférence, à cette raillerie affectée. Je mentais, oui, je mentais par orgueil. Je souffrais et je te cachais mes souffrances. Anatole, ah ! je le jure, le cœur me saignait à chaque mot d’ironie. Anatole, mon Anatole, je t’aime, entends-tu ? je t’aime, je t’adore de toutes les forces, de toute l’ardeur de mon âme ! oui, entends-tu ? de mon âme ! Si je ne t’ai jamais laissé voir la sincérité, la profondeur de cet amour, ce sont tes sarcasmes sur les passions du cœur qui retenaient la vérité sur mes lèvres ! Anatole, je te dis que je t’aime comme une insensée ! Je ne veux que toi. Si je ne te vois pas ce soir,