Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 3, 1851.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’empêchais le prince d’en charger une autre personne. Or, tu vois, malgré l’adorable pureté de ta femme, le chagrin que vous a déjà causé une tentative de corruption, si méprisée qu’elle ait été. Ce n’est pas tout : le prince est amoureux comme un grand seigneur riche et blasé, c’est-à-dire avec frénésie. Et malheureusement, mes amis, un grand seigneur comme lui ne se borne pas à être amoureux et à souffrir, il se croit tout permis envers de petites gens comme nous, il ne recule devant aucune méchante action, il risque tout, et le moindre danger de ces tentatives acharnées est de compromettre tôt ou tard la plus honnête femme du monde. Eh, mon Dieu ! oui, les misérables qui acceptent le rôle que je dois jouer, emploient tous les moyens, si odieux qu’ils