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yeux légèrement injectés, témoignaient d’une nuit passée dans l’insomnie ; l’expression de ses traits paraissait abattue, morose. Bien qu’il eût entendu annoncer — Monsieur Anatole Ducormier ! — il ne semblait pas s’apercevoir de la présence du jeune homme, à qui jusqu’alors il avait tourné le dos, peu soucieux de se gêner pour le secrétaire à gages de son ami l’ambassadeur de France en Angleterre. Cependant, M. de Morsenne, s’arrachant non sans un soupir à ses secrètes et amoureuses pensées, car il pensait à Maria Fauveau, jeta son journal sur son bureau, et se retourna lentement dans son fauteuil, pour donner enfin son audience.

Ducormier, debout depuis quelques minutes, ressentant cruellement le dédain de