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que d’une charité ardente et éclairée. Que te dirai-je, mon ami ? je m’habituai ainsi à voir chaque jour madame de Blainville ; elle m’indiquait les familles qui avaient besoin de moi, je lui indiquais celles qui avaient besoin d’elle. Ces relations resserrèrent notre intimité ; nous éprouvâmes l’un pour l’autre un sincère attachement ; ma profession, envisagée à son vrai point de vue, je veux parler de son côté moral et philosophique, parut à madame de Blainville une des plus nobles carrières qu’il fût donné à l’homme de parcourir ; elle ne crut pas plus déroger en me proposant d’unir son sort au mien, que je ne crus, moi, m’élever en acceptant. Nous nous sommes mariés. Ma femme a vingt-sept ans, j’en ai trente ; nous touchons à la maturité de l’âge ; nous n’a-