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venable pour cette famille. Madame de Blainville vint chaque jour passer quelques heures dans ce galetas, bravant la contagion et d’horribles répugnances ; elle soignait ces malheureux avec un dévouement si tendre, une abnégation si valeureuse, que je ressentis pour elle autant de sympathie que d’admiration. Sa charité lui coûta cher : au bout de quelques jours, atteinte par la contagion des maux qu’elle soulageait, je la vis pâlir, tomber en faiblesse dans ce misérable réduit. Lorsqu’elle reprit ses sens, je la reconduisis chez elle ; quoiqu’elle me connût depuis peu, elle désira m’avoir pour médecin. Sa maladie fut terrible ; je passai de longues nuits à la veiller, souffrant tour à tour, selon les phases de sa maladie, les angoisses de l’espérance ou du désespoir. Une