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la bonne aventure.

dur pour lui ; je le connais. Si c’est, au contraire, moi qui dois mourir la première, c’est à moi que sera épargné le grand chagrin de voir s’éteindre quelqu’un qu’on a tant aimé. C’est un peu égoïste ce que je vous dis là ; mais, avant tout, je suis franche.

— Croyez-moi, dit la devineresse avec émotion, — restez sur l’heureuse prédiction que je vous ai faite, ne m’interrogez plus.

— Mais, mon Dieu ! mon Dieu ! — reprit la jeune femme avec impatience, — que pouvez-vous donc m’apprendre de si chagrinant ? Puisque je vous réponds, moi, que Joseph et moi nous nous aimerons toujours, et qu’il m’est égal de mourir avant ou après lui…