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la bonne aventure.

tels, si tu allais aventurer tes pattes mignonnes et soyeuses sur la fange du pavé des rues. Ah ! chère petite Préciosa, mieux vaut encore vivre dans un morne et pesant ennui, avec tes pareils en race et en manières. Végète et meurs dans ton isolement, pauvre Préciosa ! On vantera ta hautaine austérité, et, un jour, te déposant sous une touffe de perce-neiges, tristes fleurs pâles et glacées, je te consacrerai cette épitaphe :

Ci-gît l’incomparable Préciosa, modèle de toutes les qualités que l’on peut avoir eues malgré soi !

À moins, pauvre petite, — ajouta madame de Beaupertuis avec un sourire ironique et moqueur, — à moins que, comme ta maîtresse, tu sois condamnée par la fata-