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la bonne aventure.

Charles, n’es-tu pas condamnée, de peur de déroger à ne faire ta société que de bichons de ton espèce, petits animaux de haut lignage, coquets, frisés, parfumés, nourris comme toi de crème et de biscuits, et comme toi n’allant jamais à pied, mais qui, sauf quelques différences insignifiantes dans leurs jolis museaux, sont tous si absolument pareils qu’entendre l’un d’eux japper, ou le voir faire le beau et donner la patte, c’est avoir vu et entendu tous les autres. Aussi, pour toi, quelle mortelle uniformité dans ce monotone entourage, pauvre Préciosa, et combien j’approuve ton goût pour la solitude ! Tu as raison, petite Préciosa. Imagine ce que serait pour toi, si fière, si distinguée, qui de ta vie n’as quitté le salon de cet hôtel que pour m’accompagner dans d’autres hô-