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la bonne aventure.

aussi, moi, de ce que tu ne me quittes que pour tes affaires ! de ce que tu ne mets pas le pied au café ! de ce que tu passes toutes tes soirées avec moi ! Ah ! bien oui ! pas du tout ! je jouis de mon bonheur comme d’une chose toute naturelle, sans être toujours à me dire : « Ah ! mon Dieu ! que je suis donc heureuse ! Mais pourquoi donc que je suis heureuse comme ça ? Voilà, sac à papier ! un bonheur bien extraordinaire ! Est-il extraordinaire, mon Dieu ! l’est-il ? Non, il n’est pas de bonheur… plus extraordinairement… extraordinaire que le mien !

Ces derniers mots furent prononcés par Maria d’un ton si drôle, si gai, elle contrefit si gentiment son mari, en levant les yeux et les mains au ciel à chaque exclamation, que