Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 1, 1851.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
la bonne aventure.

été élevée à me croiser les bras ? Est-ce que je ne tenais pas les livres de mon père ? Que veux-tu donc que je fasse pendant toute la sainte journée à ce comptoir ? Je m’ennuierais comme une morte, puisque notre petite Joséphine ne revient de sa pension qu’à cinq heures.

— Allons, bien ! — dit Joseph avec émotion. — Non, tu es une femme comme tant d’autres, n’est-ce pas ? Et dans la grande maladie de ta fille, que Bonaquet a sauvée, est-ce que tu n’as pas été admirable de dévouement ? Trente sept nuits sans te coucher !

— Tu vas voir que j’aurais pris une garde-malade pour veiller mon enfant ! Ah çà ! mais à quoi penses-tu donc, monsieur Fauveau ? Qu’est-ce donc que tu as mangé ce