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la bonne aventure.

— Il y a environ dix-huit mois, lors de ta grande maladie, cette diseuse de bonne aventure auprès de laquelle tu avais absolument voulu m’envoyer, pauvre mère chérie, afin que j’interrogeasse cette devineresse sur le sort de mon père…

— Tiens, Clémence, ne me parle jamais de cela, tu me rends honteuse. C’était absurde de ma part, et il a fallu ton dévouement filial aux caprices d’une malade souffrante et nerveuse comme je l’étais alors, pour vaincre ta légitime répugnance à aller consulter cette folle. Mon Dieu ! quand j’y songe ! t’avoir exposée, à entendre ces prédictions, absurdes il est vrai, mais qui auraient pu cruellement frapper un esprit moins sage que le tien.