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la bonne aventure.

— Si tu étais raisonnable, si tu ne te tourmentais pas sans motif, ta santé reviendrait plus vite encore.

— Mon Dieu ! je le sais bien, mon enfant ; je t’attriste parfois, et malgré moi, car, après tout, notre position ferait l’envie de tant d’autres personnes ! Nous vivons l’une pour l’autre. Grâce à toi le temps passe comme par enchantement. Ma pension de veuve d’un colonel et le placement sur hypothèque d’une centaine de mille francs qui seront un jour ta dot, nous assurent plus que de l’aisance. Aussi, chère enfant, si tu voulais seulement songer à te marier…

— Mère chérie, — reprit Clémence en souriant, — jamais nous ne nous entendrons à ce sujet-là. Bien souvent je te l’ai dit, la vie et l’avenir d’une vieille fille ne m’effraient pas