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la bonne aventure.

établie, ce serait affreux pour moi ! Voilà pourquoi souvent je me rattache involontairement au fol espoir de revoir un jour ton père. Au moins, à défaut de moi, tu aurais quelqu’un pour te protéger, pour assurer ton avenir, chère et pauvre enfant adorée ! ajouta madame Duval en couvrant sa fille de larmes et de baisers.

Après une tendre et longue étreinte, la jeune fille dit à sa mère en tâchant de sourire afin de la rasséréner :

— Je pourrais, cette fois, te gronder pour tout de bon, mère chérie, et te reprocher de t’alarmer, je dirais presque à plaisir ; car, avant-hier encore, M. Bonaquet, à qui je reprochais la rareté croissante de ses visites, m’a répondu avec sa brusquerie ordinaire