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la bonne aventure.

serons un jour toutes deux réunies pour l’éternité : mais que veux-tu ! mon enfant, et pardonne-moi de t’affliger encore ; tu le sais. Une seule frayeur vient parfois assombrir cette vie que ta tendresse, que ton caractère angélique me rendent si heureuse.

— Allons, maman, encore ces tristes pensées ! dit Clémence les larmes aux yeux. N’est-ce pas prendre à tâche de vous tourmenter ?

— Non, non, chère enfant, je ne veux rien exagérer, mais enfin je ne suis pas d’une santé bien vaillante ; la mort de ton père m’a porté un coup cruel ; je vais beaucoup mieux grâce à tes soins si excellens, si pieux ; mais, s’il me fallait, vois-tu, te quitter pour toujours avant de t’avoir vue bien mariée, bien