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la bonne aventure.

je n’ai jamais rencontré un homme si bourru, si brusque. Et quand il plaisante, il emporte la pièce.

— C’est vrai, maman, mais sur qui tombent ses sarcasmes, souvent trop acérés, je l’avoue ? sur les bassesses ou sur les méchancetés du monde. Aussi, malgré sa rude écorce je lui crois un bon et vaillant cœur. Que veux-tu, je suis peut-être un peu partiale, mais il a eu pour toi tant de soins délicats, assidus, pendant ta grande maladie ! Il t’a sauvée enfin.

— Pauvre cher homme ! c’est la vérité. Aussi je suis bien loin d’être ingrate. Seulement je maintiens que s’il n’avait pas eu un aide-médecin comme toi pour exécuter ses ordres avec un zèle, une attention inouïs, sa