Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 1, 1851.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
la bonne aventure.

— dit la jeune fille avec un accent de doux reproche, en approchant la cuillère des lèvres de sa mère ; — tu sais que, depuis que tu prends de ce vin, ton appétit est revenu. Allons, tiens…

— C’est si amer !

— Regarde… je n’ai pas même rempli tout à fait la cuillère… Voyons, mère chérie, du courage !

— Brrr ! que c’est mauvais ! — s’écria madame Duval en fermant les yeux après avoir bu. — Viens m’embrasser, Clémence, pour me faire oublier cette horrible amertume !

La jeune fille s’agenouilla gracieusement sur le tabouret où reposaient les pieds de sa mère, et lui tendit son front. Madame Duval