un feu qu’on ne s’y voit pas… Ah ! Et puis j’ai un doigt emporté par un biscaïen. Tenez, maître Durand…
— Veux-tu pas que je perde mon temps à regarder ton égratignure, gredin, chien !
— Merci, monsieur Durand ; le fait est qu’il vaut mieux ça qu’un bras de moins, dit Grain-de-Sel en tortillant à la hâte son tronçon de doigt dans de l’étoupe. Mais tenez, ajouta-t-il, voilà une pratique qui vous arrive, maître. » C’était un blessé qu’on descendait dans le faux pont ; comme il était mal attaché, il tomba et s’acheva sur le panneau.
« Encore un de guéri, dit maître Durand, qui était absorbé, pensant à remédier au manque de boulets.
— Des gargousses !.., en haut des gargousses ! crièrent plusieurs voix avec un accent de terreur.
— Sacrebleu ! quand on devrait charger les caronades avec des mousses, on fera feu sur l’Anglais ! » s’écria maître Durand en montant rapidement sur le pont.
Grain-de-Sel le suivait, ne sachant pas si l’intention que le maître avait manifestée, de l’employer comme projectile, était une plaisanterie ou non. Mais, fidèle à son système de consolation, il se dit :
« J’aimerais encore mieux ça que d’être pendu par les Anglais. »
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