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pour qu’ils ne soient pas blessants. Voila tout le secret ! »

J’eus beaucoup de peine à réprimer une forte envie de rire ; car il me vint à l’esprit que le ministre, jaloux de mes assiduités auprès de madame de V***, allait finir par me proposer de m’attacher à quelque ambassade pour se débarrasser de moi.

C’était sans doute le dénoûment de cette scène, mais je la trouvais si divertissante que je ne voulus pas le brusquer.

« Je croyais, — lui dis-je, — que les habiles négociateurs d’un des siècles les plus féconds en grands traités et en grands travaux diplomatiques, je croyais, dis-je, que les d’Avaux, que les Courtin, que les d’Estrade, que les Ruvigny, que les de Lyonne possédaient d’autre talents que celui de plaire.

— S’ils n’avaient pas l’art de plaire, — me dit avec quelque embarras M. de Serigny, qui me parut ignorant des traditions historiques de sa spécialité, comme un véritable ministre constitutionnel qu’il était, — s’ils n’avaient pas l’art de plaire, ils employaient une autre séduction.

— Vous avez raison, — lui dis-je, — ils avaient de l’or à discrétion.