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Un soir, à une des réceptions de madame de Fersen, le prince me dit en confidence :

« L’air subtil et léger de Paris est mortel aux idées sérieuses ; les futilités du monde l’emportent sur la raison… Croiriez-vous que la femme de César devient fort indifférente aux intérêts de l’empire ? En un mot, croiriez-vous que madame de Fersen devient d’une insouciance inimaginable en politique ? concevez-vous quelque chose à cela ? »

Rapprochant ce symptôme des marques d’impatience ou d’inquiétude que Catherine avait témoignées pendant le long entretien que j’avais eu chez elle avec madame de V***, je résolus de pousser plus loin cette observation.

Le lendemain, à un bal de l’ambassade d’Angleterre, où se trouvait madame de Fersen, je rencontrai madame de V***.

Toute la soirée je m’occupai d’elle avec assiduité ; j’observai la physionomie de madame de Fersen : elle fut impassible.

Le lendemain je craignis, ou plutôt j’espérai qu’Irène ne viendrait pas à son heure accoutumée, ou qu’elle viendrait peut-être sans bouquet ; j’aurais vu dans ce changement une preuve de dépit ou de jalousie de la part de